- Sélectionner un extrait du discours du maréchal Pétain
- Voix off
- Océanne : Surveillante : « Et chaque soir, je passais d’une paillasse sur l’autre raconter une histoire parce que, les garçons, il fallait leur raconter une histoire à chacun, pas forcément la même. Et là, sous cette fenêtre, il y avait Emile. Et je finissais ma tournée par là parce que, Emile, il fallait l’endormir. C’était un petit blond avec des yeux très bleus, avec toujours des vêtements bleus. Il était mignon, adorable ; mais alors, il était traumatisé parce qu’il avait vu arrêter ses parents. »
- Hugo : Villageois : « Les enfants étaient très polis et gentils, dire « bonjour » à l’époque c’était beaucoup ».
- Esteban : Villageois : « La maison d’izieu apparaît comme une île indolente à l’écart de la tempête ». « En été, nous avons fait les foins avec les jeunes. Nous allions voir nos voisins. La famille Perticoz a été importante pour nous. A l’époque, on vivait finalement à Izieu comme dans une colonie ordinaire. L’atmosphère était gaie, agréable. » « Il montait la côte presque tous les jours avec son vélo et la grosse remorque attelée derrière. Et vers chez nous ça faisait un petit plat, au milieu de la montée, à l’entrée d’une courbe. Il s’arrêtait toujours pour souffler un moment ».
- Alexane :La maîtresse : « une très grosse classe unique. C’était pas toujours très facile. J’ai trouvé qu’ils étaient un peu différents de ceux que j’avais connus jusqu’à présent, parce qu’ils étaient déjà mûris. Ils étaient plus mûrs que les autres, on voyait que c’était des enfants qui avaient déjà souffert. Alors, c’étaient des enfants aussi qui ne voulaient pas dire, pas parler de leurs origines, ils refusaient de parler de leurs origines et de ce qu’ils avaient vécu jusqu’à présent. Ca me gênait un petit peu au début, ça m’ennuyait un petit peu. Mais enfin, j’avais déjà entendu dire que c’étaient des Juifs et je comprenais. Je comprenais pourquoi ils ne voulaient pas parler., alors je n’insistais pas ».
- Alexane La maîtresse : « une classe comme les autres. D’ailleurs, ils parlaient tous le français sans accent. Bien sûr, quand il s’agissait d’écrire, c’était pas toujours merveilleux. Mais il y en avait parmi eux qui étaient très intelligents, il y avait des intelligences remarquables, même ».
- Loucas Georgy : « en classe on fait de l’écriture du calcul. lapré midi on fait une dictée ou un devoir de grammaire et quand on parl on apprent des leçon.une resitations, des verbes la table de 1 de 2 de 3 de 4 de 5 de 6 de 7 de 8 de 9 de dix. on fait des compositions j’ai u 64 points edemi
- Waël Paul Reifman : « Je voulais revoir ma famille pour les vacances pascales et, le 6 avril, je suis arrivé plus tôt à Belley. En cours de route, j’ai pris deux grands garçons qui étaient au collège de Belley. Et nous sommes repartis pour Izieu, par le car. Arrivés à Brénier-Cordon – le petit village qui est en bas de la côte -, nous avons pris un petit chemin que nous connaissions, un raccourci, de façon à faire notre arrivée le plus discrètement possible. Par ailleurs, le 6 avril, on sentait déjà que la guerre touchait à sa fin. Alors, il y avait une sorte d’ambiance euphorique. C’était vers 8 heures et demie, 9 heures moins le quart. j’ai eu le temps d’embrasser mes parents. Je suis allé à l’infirmerie, qui était dans la maison principale, voir ma sœur. Nous sommes restés à bavarder cinq ou dix minutes et la sonnette d’en bas avertissait qu’il fallait que les enfants descendent – les enfants et les adultes – pour le petit déjeuner ».
- Lucas Léon Reifman : « Je l’ai suivie. Après avoir franchi trois ou quatre marches, j’ai aperçu, en bas dans le couloir qui mène au réfectoire, à environ 4 mètres de moi, trois personnes en civil. Le premier portait une gabardine beige et un chapeau. Il était plus petit que les deux autres et devait mesurer 1,70m. Il marchait les mains dans les poches en direction du réfectoire. […] Les deux autres personnes qui marchaient derrière lui étaient également en tenue civile, et l’un d’eux portait un costume bleu. […] Alors, bien sûr, je me suis arrêté. Le premier qui était à droite du petit a levé les yeux et m’a dit : « Monsieur, descendez, on a besoin de vous ». En bon français d’ailleurs, sans accent. Et tout de suite, ils se sont engouffrés dans le couloir. Je me suis arrêté. Sur ce fait, j’ai vu ma sur qui m’a fait un signe :
- Christiana : Sœur de Léon Reifman : « C’est les Allemands, sauve-toi ! »