Quels mots associes tu au mot Mémoire, que signifie pour toi faire devoir de mémoire ?
Le devoir de mémoire correspond à se souvenir d’un événement historique tragique et de ses victimes, afin de faire en sorte que cet événement ne se reproduise pas. Cette expression, apparue dans les années 1990 à propos de la Seconde Guerre mondiale et en particulier de la Shoah, s’est élargie à d’autres épisodes tragiques de l’Histoire.
Le devoir de mémoire, sans cette expression, a d’abord été promu aux lendemains de la Première Guerre mondiale par des associations de victimes, puis par des collectivités territoriales et par des États.
Pourquoi est-il essentiel d’entretenir le devoir de mémoire ?
C’est une obligation morale. Il faut agir pour que des événements tragiques, sanglants ou douloureux ne se reproduisent pas. Les garder présents à l’esprit de tous contribue à les éviter.
Ce travail de mémoire participe aussi à la cohésion de notre société, pour que les jeunes et les moins jeunes se sentent pleinement appartenir à la Nation, à une Histoire commune. Commémorations, transmission orale…
Par quels moyens perpétuer ce devoir de mémoire ?
Les témoins qui ont vécu ces événements sont de précieux vecteurs pour entretenir cette mémoire collective.
Il y a aussi la « mémoire de pierre », qui désigne les lieux où il est possible de commémorer les conflits contemporains : hauts lieux de la mémoire nationale, carrés militaires, nécropoles. Si nous entretenons aisément la mémoire de pierre, la mémoire orale tend pour sa part à s’effacer avec les témoins.
Comment faire lorsque les témoins ne sont plus là ?
Création artistique, récits …
Comment associer le plus grand nombre aux commémorations ?
Il faut d’abord expliquer à quel événement de l’Histoire on se réfère. Ensuite, il faut créer un lien personnel et impliquer les citoyens : les inciter à chanter La Marseillaise, à déposer une gerbe ou à écouter un témoin direct des événements, par exemple.
Intégrer des jeunes dans les célébrations nationales contribue à renforcer la citoyenneté de demain.
Il faut trouver des manières ludiques de sensibiliser les jeunes ?
Oui, avec des concours comme Bulles de mémoire, Les Petits artistes de la mémoire ou le Concours national de la résistance et de la déportation. Il faut aussi se réinventer, avec le numérique par exemple. Ainsi, la websérie Comme en 40 ! retrace, en dix épisodes, les grandes dates de 1940.