« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ;
l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits
sous toutes leurs formes. »
Article 4, Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,
Nations Unies, 10 décembre 1948.
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Le commerce triangulaire |
| Pour y voir plus clair |
12 à 18 millions. C’est le nombre estimé d’Africains déportés depuis l’Afrique Subsaharienne vers les Amériques, entre le milieu du 17ème siècle et les années 1850. Si la pratique de l’esclavage n’est pas apparue avec les Européens, ce sont bien eux qui ont initié et organisé la traite transatlantique jusqu’à étendre le commerce des humains à des régions d’Afrique dont il était absent.
| Petite chronologie |
17e siècle : l’État encadre la traite négrière
1642 : Louis XIII autorise la traite des Noirs.
Mars 1685 : Louis XIV édicte le Code noir, qui réglemente la vie des esclaves dans les colonies françaises. L’Article 44, notamment, dénie tout droit juridique et officialise le statut des esclaves comme des « biens meubles », que l’on peut posséder, vendre ou échanger. D’autres articles légitiment le châtiment corporel et la peine de mort.
18e siècle : entre développement continu et éveil des consciences
1766 : Dans un article intitulé « Traite des nègres » paru dans « l’Encyclopédie, dictionnaire raisonné des arts des sciences et des métiers », Louis Jaucourt écrit : « Cet achat de nègre pour les réduire en esclavage est un négoce qui viole la morale la religion, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. »
1791 : Des révoltes éclatent à Saint-Domingue, colonie française des Antilles. Composé à 90% d’esclaves, ce territoire est surnommé le « moulin à broyer les nègres ». Esclaves noirs et affranchis dont la vie est régie par le Code Noir revendiquent la liberté et l’égalité des droits avec les citoyens blancs.
4 février 1794 : première abolition de l’esclavage par la France
19e siècle : après le vent, souffle la tempête
20 mai 1802 : Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage par décret. Dans le même temps, il mène une répression intense dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en Guyane. Toussaint Louverture, figure de la révolution des esclaves à Haïti, est arrêté.
1er janvier 1804 : Haïti devient la première République noire du monde. L’indépendance est proclamée sous la direction de Jean-Jacques Dessalines. Les anciens esclaves ont vaincu l’armée napoléonienne.
27 avril 1848 : décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises signé par le Gouvernement provisoire. Abolitions de l’esclavage le 23 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 août en Guyane et le 20 novembre 1848 à La Réunion.
20e siècle : à défaut de réparations, un devoir de mémoire
23 mai 1998 : Commémoration pour les 150 ans de l’abolition. Une marche silencieuse réunit 40 000 personnes dans les rues de Paris réclamant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité.
10 mai 2001 : La loi n°2001-434 du Parlement français, dite loi Taubira « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » est votée par le Parlement, avant d’être promulguée le 21 mai suivant. En 2006, Jacques Chirac fera du 10 mai la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.
15 mai 2013 : Une redéfinition de l’esclavage est inscrite dans le code du travail : « Le fait d’exercer sur une personne les attributs du droit de propriété ou de la maintenir dans un état de sujétion continuelle en la contraignant à une prestation de travail, ou sexuelle, ou la mendicité, ou toute prestation non rémunérée ».
