Rameau a composé cette musique pour évoquer les Indiens d’Amérique. Il les imagine tranquilles, vivant dans la nature, fumant leur calumet de la paix, ignorant la violence de la société. Il faut se rappeler que depuis la découverte des Amériques, le mythe du « bon sauvage » s’est répandu en France au XVIIIèmesiècle. On le trouve chez Montaigne, Diderot, Rousseau. Ici, le mot « sauvage » n’est pas péjoratif.
La signification du texte est que les Sauvages ont bien plus de raisons de connaître le bonheur car ils ne recherchent pas à tout prix la richesse, la puissance et la gloire.
Les spectateurs du XVIIIe étaient attirés par l’exotisme des pays lointains et de leurs peuples aux coutumes différentes même s’ils ne savaient pas toujours situer les pays.
En assistant à l’opéra « Les Indes Galantes », le spectateur était emmené tour à tour en Turquie, au Pérou, en Perse et en Amérique du Nord ! Au terme de ce parcours en quatre étapes sans lien apparent, le spectateur comprend que « l’Amour règne en maître dans toutes les nations ».
- L’histoire :
L’entrée débute par un monologue d’Adario (Cuvillier), le chef des guerriers indiens, qui se réjouit de la paix retrouvée mais s’inquiète de ne parvenir à conquérir le cœur de Zima (Mlle Pélissier), la fille d’un chef indien, courtisée par les deux officiers européens.
Adario se cache afin d’observer ses rivaux. Alvar et Damon font alors la cour à Zima ; l’Espagnol tente de la séduire en lui promettant la fidélité alors que le Français prône l’inconstance amoureuse. Zima rejette cependant les avances des deux militaires et s’offre à Adario qui sort à ce moment de sa cache. La scène finale montre la danse du Grand Calumet de la Paix qui marque la paix retrouvée entre les Sauvages et les armées colonisatrices.