Gabrielle Perrier la maîtresse des enfants doit assumer « une très grosse classe unique. C’était pas toujours très facile. J’ai trouvé qu’ils étaient un peu différents de ceux que j’avais connus jusqu’à présent, parce qu’ils étaient déjà mûris. Ils étaient plus mûrs que les autres, on voyait que c’était des enfants qui avaient déjà souffert. Alors, c’étaient des enfants aussi qui ne voulaient pas dire, pas parler de leurs origines, ils refusaient de parler de leurs origines et de ce qu’ils avaient vécu jusqu’à présent. Ca me gênait un petit peu au début, ça m’ennuyait un petit peu. Mais enfin, j’avais déjà entendu dire que c’étaient des Juifs et je comprenais. Je comprenais pourquoi ils ne voulaient pas parler., alors je n’insistais pas ».


Arrivés en décembre 1943, Maurice Gerenstein possède un talent de pianiste qui émerveille ses professeurs et ses camarades. Un jour, en fin d’après midi, les élèves sont invités à se rendre sous le préau : « Un piano droit avait été amené là ; quelques rares chaises pour les adultes entourant le « patron », Gaston Lavoille. Très brièvement, celui-ci expliqua que l’école comptait un musicien doué parmi les élèves, et ce jeune interprète s’appelait Maurice Gerenstein. Je me souviens très bien de l’atmosphère recueillie, de la virtuosité de notre camarade, du caractère varié, souvent emporté, voire violent de certaines interprétations. »
Malgré le parcours souvent chaotique de ces enfants, Gabrielle Perrier fait face à « une classe comme les autres. D’ailleurs, ils parlaient tous le français sans accent. Bien sûr, quand il s’agissait d’écrire, c’était pas toujours merveilleux.

Mais il y en avait parmi eux qui étaient très intelligents, il y avait des intelligences remarquables, même ». Le suivi d’une scolarité normale restructure les enfants.
L’appréciation générale du Directeur du lycée (mois de novembre et décembre 1943) sur le travail, la tenue et la conduite d’Henri Goldberg évoque un « esprit ouvert mais un peu amuseur. Travail et résultats passables dans l’ensemble. A améliorer dans les matières d’enseignement général. » Par ailleurs Monsieur Lavoille le décrit comme un « petit parisien épris de la vie des champs, devenu cultivateur passionné mais demeuré spontané, frondeur, gavroche à souhait, et si gentiment serviable. » Il est orienté vers une section agricole.