- [Générique]
Journaliste 1 lola casco: Bonjour à tous et bienvenue sur SJB-RADIO, j’espère que vous allez bien, nous on a la forme ! Il est 16h…
- [Jingle].
Journaliste 1 lola : Aujourd’hui nous sommes tous ensemble pour parler du drame qui s’est déroulé le 6 avril 1944 non loin d’ici, à 1h de route en voiture. Je veux bien sûr parler d’Izieu et de ces enfants. A l’antenne pour vous informer … et ma chère collaboratrice (ou mon cher collaborateur) …
Journaliste 2 lily : Bonjour !
- [Jingle]
[AUDIO – Discours du maréchal Pétain 30 octobre 1940]
Journaliste 2 lily : Nos deux historiens spécialistes présents sur ce plateau et habitués de l’émission vont nous rappeler un peu le contexte de cet enregistrement, ce qui va nous rappeler certains éléments à prendre en compte si nous voulons bien comprendre ce qui s’est passé à Izieu. Merci à vous deux … et …
Spécialiste 1 lucas p: Cet enregistrement de radio date du 30 octobre 1940. Le jour est sombre pour la France. Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale. Quelques mois auparavant, la France a déclaré la guerre à l’Allemagne suite à l’invasion de la Pologne et après un an d’une drôle de guerre, la France capitule. L’armistice est signée entre la France et l’Allemagne le 22 juin 1940 et le Maréchal Pétain engage la France dans la voie de la collaboration avec l’Allemagne nazie. Nous sommes le 30 octobre 1940 lorsqu’il s’adresse aux français suite à sa rencontre avec le chancelier Hitler 6 jours auparavant. [Images projetées]
Nous nous trouvons dans un pays en pleine occupation allemande où la résistance commence déjà à s’organiser afin de retrouver un mot cher à cette organisation : La liberté.
Journaliste 1 lola : Mais alors mon cher …, quels liens fait on avec ces enfants à Izieu trois ans plus tard ? [projeter photos des enfants]
Spécialiste 2 enzo : Cette situation de collaboration voulue par le maréchal Pétain va évoluer vers un rejet de la République pour instaurer ce que l’on appellera L’état de Vichy.
Le 10 juillet 1940, le maréchal Pétain devient chef de cet état et les premières mesures contre les juifs voient le jour. C’est en juin 1942 que le gouvernement obligera le port de l’étoile jaune pour les juifs du territoire. En 1943 les époux Zlatin fondent la colonie d’Izieu pour accueillir des enfants juifs afin qu’ils vivent dans de meilleures conditions de vie. Nous savons aujourd’hui qu’au moins 105 enfants juifs sont passés à Izieu afin de vivre quelques moments de répit.
Journaliste 1 lola (enchaine directement en s’adressant au public) : Nous allons évoquer cette terrible période de notre histoire. Et pour cela différentes questions. D’où viennent ces enfants d’Izieu ? Pourquoi ce lieu d’Izieu et quelle était leur vie dans ce petit village situé dans le département de l’Ain ? Que s’est-il véritablement passé ce 06 avril 1944 ? Autant d’interrogations auxquelles nous allons essayer de répondre grâce à nos chroniqueurs et envoyés spéciaux qui ont travaillé sur ces questions.
Journaliste 2 lily : Nous accueillons tout de suite nos deux spécialistes … et … pour évoquer la provenance de ces enfants.
- [Jingle plus court] pour la chronique 1
Journaliste 1 lola : Bienvenue sur le plateau ! Et merci encore d’avoir accepté notre invitation !
chroniqueur 1 diego : A nous de vous remercier de nous permettre d’évoquer ces enfants à l’antenne.
Géographiquement, ces enfants de confession juive sont issus de pays divers tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France ou la Pologne. 3 enfants viennent également d’Algérie département français à l’époque. Izieu est en quelque sorte une petite Europe avant l’heure, un lieu ou divers accents se mêlent.
Certains enfants proviennent de différentes maisons d’enfants cachés, de camps d’internement ou d’associations telle que l’œuvre de secours aux enfants, l’OSE. D’autres sont directement amenés par leurs parents.
chroniqueur 2 ema : nous projetons actuellement à l’écran les distances qu’ils ont parcourus avec leur famille. Les kilomètres sont importants pour l’époque. L’exemple de … montrer qu’à l’âge de … ans cet enfant a déjà parcourus plus de … kms pour aller ….
chroniqueur 1 diego : Nous pouvons prendre l’exemple de l’histoire de Samuel Pintel, six ans : le 16 novembre 1943, il est à l’hôtel des Marquisats à Annecy, une rafle survient. Sa mère, qui sera raflée, le précipite contre une amie non-juive présente. Par la suite, c’est l’OSE de Chambéry qui prend Samuel en charge. Miron Zlatin va le chercher à Chambéry pour l’amener à Izieu. Il en repart quelques mois avant la rafle.
chroniqueur 2ema : Leur nombre ne cesse de croître à la colonie. Izieu semble être un lieu sur, islé, dont ladre est particulièrement paradisiaque. Le nombre d’enfants en septembre 1943 atteint la soixantaine. Au milieu de cette joyeuse cohue, un petit groupe d’éducateurs chargés de leur encadrement.
Journaliste 2 lily : Merci à vous deux pour ces précisions. Ce sont des enfants qui pour l’époque ont énormément voyagé pour fuir le nazisme. Traverser des pays inconnus et parcourir tant de kilomètres est peu commun pour cette époque. Il se sont donc retrouvés à Izieu.
Journaliste 1 lola : Et il est peut-être important ma chère … de repréciser quelle était la vie dans cette colonie d’Izieu.
Journaliste 2 lily : Et pour cela je vous propose d’accueillir … et …
Journaliste 1 lola : Bienvenue à vous, je vous invite à prendre place !
- [Jingle plus court] pour la chronique 2
Chroniqueur 3 romane et christiana : Bonjour à tous !
journaliste 2 lily : Alors, pourriez-vous nous éclairer sur la vie de cette colonie ? Comment vivaient les enfants ? Quelle était cette maison ? comment est la maison d’Izieu ?
- [Enregistrement chanson avec intro – La chanson continuera avec la chronique]
Chroniqueur3 romane et christiana: Comme vous pouvez l’entendre, l’endroit est loin de tout danger. La maison d’Izieu se situe à 20 KM de Belley. La route pour y accéder n’est pas goudronnée. Peu de voitures circulent. C’est un endroit sûr pour ces enfants juifs en danger. Le personnel décrit la maison comme calme avec beaucoup d’activités qui améliorent la vie des enfants. Les habitants de la commune voient la maison d’Izieu comme une maison à l’écart de la tempête, protégée. En arrivant à la maison, Les enfants ont tout de suite eu une vie plus paisible grâce aux habitants de la région et aux animateurs de la colonie. Certains de ces enfants vont rester 9 mois dans cette maison : de juin 1943 au 6 avril 1944.
Chroniqueur 4 : manon et doriana [Projection de la maison] La maison possède une terrasse et une fontaine que les enfants adorent Ils peuvent également se distraire avec les poules, lapins et les chiens de la ferme voisine.
Chroniqueur 3 romane et christiana : L’atmosphère est joyeuse même si l’inquiétude est permanente.
Chroniqueur 4 manon et doriana : Les enfants parlent beaucoup entre eux, notamment de leurs parents, du futur de ce qu’il pourrait se passer. Ils sont très soudés ce qui fait de la maison d’Izieu un endroit de bonheur. Un lieu même où les ados ressentent le béguin pour quelqu’un de la colonie.
Chroniqueur 3 romane et christiana : Nous pouvons dire que la plupart des enfants vivaient avec sérénité et avec de l’amour malgré ce qu’il se passe à proximité. De nombreuses lettres écrites par les enfants, les témoignages des surveillants ou ceux des gens du village après la guerre nous donnent des informations précises sur cette vie à la colonie.
[On entend ensemble en off les deux textes]
| » Et chaque soir, je passais d’une paillasse sur l’autre raconter une histoire parce que, les garçons, il fallait leur raconter une histoire à chacun, pas forcément la même. Et là, sous cette fenêtre, il y avait Emile. Et je finissais ma tournée par là parce que, Emile, il fallait l’endormir. C’était un petit blond avec des yeux très bleus, avec toujours des vêtements bleus. Il était mignon, adorable ; mais alors, il était traumatisé parce qu’il avait vu arrêter ses parents. » « Les enfants étaient très polis et gentils, dire « bonjour » à l’époque c’était beaucoup ». | « La maison d’izieu apparaît comme une île indolente à l’écart de la tempête ». « En été, nous avons fait les foins avec les jeunes. Nous allions voir nos voisins. La famille Perticoz a été importante pour nous. A l’époque, on vivait finalement à Izieu comme dans une colonie ordinaire. L’atmosphère était gaie, agréable. » « Il montait la côte presque tous les jours avec son vélo et la grosse remorque attelée derrière. Et vers chez nous ça faisait un petit plat, au milieu de la montée, à l’entrée d’une courbe. Il s’arrêtait toujours pour souffler un moment ». |
Chroniqueur 3 romane et christiana: Et bien voilà un peu la description de cette vie dans cette maison. Merci de nous avoir écouté et nous espérons que vous comprenez un peu mieux la vie à la colonie.
Journaliste 1 lola : Cette maison est décidément une chance pour ses enfants ; elle leur a permis de mieux vivre pendant la guerre.
Journaliste 2 lily : Une chance peut être pas dans tous les cas un répit. Mais il y a un endroit particulier à Izieu qu’il est très important d’évoquer.
Journaliste 1 lola : Vous avez raison d’en parler ma chère Chloé .Et c’est la raison pour laquelle nous accueillons maintenant … et …
- [Jingle plus court] pour la chronique 3
journaliste 1 lola: Bonjour !
- Bonjour
- Bonjour
journaliste 2 lily: Alors dites-nous tous les deux quel est donc cet endroit si mystérieux ?
Chroniqueur 5 elisa alyssa : Il y a une classe, oui une classe avec une institutrice : madame Gabrielle Perrier. Cela interroge. Alors même que les juifs sont pourchassés, exclus, mis dans des camps d’internement avant d’être envoyé dans les camps de l’Europe de l’Est, le ministère de l’instruction publique tolère une classe à la Maison d’izieu pour des enfants de confession juive. Alors ma chère … racontez-nous a quoi faisait face madame Perrier cette jeune institutrice qui débutait tout juste sa carrière.
Chroniqueur 6 paul : La encore, nous avons des informations grâce aux documents d’intendance de la colonie, aux lettres des enfants et au livre que madame Perrier elle-même a écrit des années plus tard.
[voix off ] Ce que l’on peut dire c’est que la maîtresse des enfants doit assumer « une très grosse classe unique. C’était pas toujours très facile. J’ai trouvé qu’ils étaient un peu différents de ceux que j’avais connus jusqu’à présent, parce qu’ils étaient déjà mûris. Ils étaient plus mûrs que les autres, on voyait que c’était des enfants qui avaient déjà souffert. Alors, c’étaient des enfants aussi qui ne voulaient pas dire, pas parler de leurs origines, ils refusaient de parler de leurs origines et de ce qu’ils avaient vécu jusqu’à présent. Ca me gênait un petit peu au début, ça m’ennuyait un petit peu. Mais enfin, j’avais déjà entendu dire que c’étaient des Juifs et je comprenais. Je comprenais pourquoi ils ne voulaient pas parler., alors je n’insistais pas ».
Chroniqueur 6 paul : Malgré le parcours souvent chaotique de ces enfants, Gabrielle Perrier fait face à [voix off ] « une classe comme les autres. D’ailleurs, ils parlaient tous le français sans accent. Bien sûr, quand il s’agissait d’écrire, c’était pas toujours merveilleux. Mais il y en avait parmi eux qui étaient très intelligents, il y avait des intelligences remarquables, même ».
Chroniqueur 5alyssa elisa : Le suivi d’une scolarité normale restructure les enfants.
[voix off ]« en classe on fait de l’écriture du calcul. lapré midi on fait une dictée ou un devoir de grammaire et quand on parl on apprent des leçon.une resitations, des verbes la table de 1 de 2 de 3 de 4 de 5 de 6 de 7 de 8 de 9 de dix. on fait des compositions j’ai u 64 points edemi
Journaliste 2 lily : Merci à vous d’avoir présenté cette étape importante dans la vie des enfants. Leur cadre d’apprentissage était vraiment bien géré dans ces conditions, Gabrielle Perrier semblait être une bonne institutrice.
Journaliste 1 lola : Et nous en venons à ce 6 avril 44. Cette date qui reste gravée dans nos mémoires. Que s’est-il réellement passé ? Pour évoquer cela, accueillons … et …/ Bienvenue sur le plateau !
- [Jingle plus court] pour la Chronique 4
Chroniqueur 7 tom: Les enfants d’Izieu sont raflés à 8H45 du matin et si nous pouvons être aussi précis quant à l’heure de l’arrestation, c’est qu’il y a eu deux témoins de cette horrible scène. Le premier Léon Reifman.
Timothée : Léon Reifman est un ancien enfant d’Izieu qui a du quitter la colonie mais qui le 6 avril souhaite revoir sa famille vivant dans la maison
[Voix off 1] « Je voulais revoir ma famille pour les vacances pascales et, le 6 avril, je suis arrivé plus tôt à Belley. En cours de route, j’ai pris deux grands garçons qui étaient au collège de Belley. Et nous sommes repartis pour Izieu par le car. Arrivés à Brénier-Cordon – le petit village qui est en bas de la côte -, nous avons pris un petit chemin que nous connaissions, un raccourci, de façon à faire notre arrivée le plus discrètement possible. Par ailleurs, le 6 avril, on sentait déjà que la guerre touchait à sa fin. Alors, il y avait une sorte d’ambiance euphorique. C’était vers 8 heures et demie, 9 heures moins le quart. j’ai eu le temps d’embrasser mes parents. Je suis allé à l’infirmerie, qui était dans la maison principale, voir ma sœur. Nous sommes restés à bavarder cinq ou dix minutes et la sonnette d’en bas avertissait qu’il fallait que les enfants descendent – les enfants et les adultes – pour le petit déjeuner ».
[Voix off 2] « Je l’ai suivie. Après avoir franchi trois ou quatre marches, j’ai aperçu, en bas dans le couloir qui mène au réfectoire, à environ 4 mètres de moi, trois personnes en civil. Le premier portait une gabardine beige et un chapeau. Il était plus petit que les deux autres et devait mesurer 1,70m. Il marchait les mains dans les poches en direction du réfectoire. […] Les deux autres personnes qui marchaient derrière lui étaient également en tenue civile, et l’un d’eux portait un costume bleu. […] Alors, bien sûr, je me suis arrêté. Le premier qui était à droite du petit a levé les yeux et m’a dit : « Monsieur, descendez, on a besoin de vous ». En bon français d’ailleurs, sans accent. Etout de suite, ils se sont engouffrés dans le couloir. Je me suis arrêté. Sur ce fait, j’ai vu ma soeur qui m’a fait un signe : « C’est les Allemands, sauve-toi ! »
Chroniqueur 7 tom : Un autre témoin a assisté à la scène Julien Favet ; ouvrier agricole présent le matin du 6 avril 1944. Ce qu’il a vu est saisissant :
Timothée : « Les enfants essayaient de sauter par-dessus les plateaux du camion et, aussitôt, ils étaient remis en place par les deux Allemands qui les prenaient et qui les rejetaient dedans comme des sacs de pommes de terre, comme de vulgaires sacs. J’ai vu monsieur Zlatin sur ces faits, un soldat allemand lui a enfilé sa mitraillette dans le ventre et un grand coup de pied dans les tibias. Le coup de mitraillette l’a plié en deux et était obligé de se coucher dans le camion et puis je ne l’ai pas revu !
Journaliste 1 lola : Merci ma chère … et mon cher …
- [Jingle]
journaliste 2 lily : Notre émission touche à sa fin mais avant de nous quitter, j’aimerais que nous retrouvions nos deux historiens spécialistes et nous poser la question d’Izieu aujourd’hui.
Spécialiste 4 lucas : Bien avant la fin de la guerre, les Alliés décident qu’il faudra juger les criminels. Car après la guerre vint le temps de la justice, une étape indispensable.
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité des procès internationaux sont organisés : l’un à Nuremberg (1945-1946), l’autre moins connu des Européens, à Tokyo (1946-1948).
Spécialiste 3 loucas : Aujourd’hui, le Musée-mémorial de la Maison d’Izieu accueille chaque année près de 36000 visiteurs dont 18000 scolaires. Ce lieu est un précieux centre de ressources documentaires sur la Seconde guerre mondiale. Dans le musée, la grande Histoire se mêle à la construction de la mémoire et à la justice pénale internationale. La maison évoque la vie des enfants par des lettres, dessins et photos et se parcourt uniquement en visite guidée.
journaliste 1 lola : Voilà, j’espère que vous avez passé un moment instructif en notre compagnie, un moment qui nous rappelle que cet évènement s’est passé tout près de chez nous. Nous espérons que notre émission vous rapprochera d’Izieu.
Journaliste 2 lily : Le Mémorial est ouvert aux visites tous les jours sauf le mardi Toutes les infos sur https://www.memorializieu.eu
- Jingle
Journaliste 1 lola : Vous étiez sur SJB-RADIO, Merci à ma chère collaboratrice … Merci à nos deux spécialistes, à nos chroniqueurs pour leur expertise et merci beaucoup à vous chères auditrices et chers auditeurs sans qui nous sommes rien.
Journaliste 1 et 2 lola et lily : A très bientôt sur SJBRADIO
- Générique